La santé est un droit fondamental, et chaque individu mérite d’avoir accès aux soins médicaux dont il a besoin. Cependant, les coûts de traitements chirurgicaux peuvent représenter une barrière insurmontable, pour de nombreuses personnes. C’est dans ce contexte que la campagne de chirurgie de la Fondation Recover, a été menée avec pour objectif de soutenir les patients dans le besoin, tout en les offrant une chance de guérison.
Arrivée dans la nuit du dimanche 9 février, l’équipe de campagne composée de deux médecins chirurgiens, d’un médecin anesthésiste, d’une infirmière de bloc opératoire et d’une infirmière urgentiste a déposé ses valises dans la commune de Batcham, département des Bamboutos, région de l’Ouest Cameroun.
La journée débute avec un petit déjeuner pour l’équipe de la fondation Recover. Un moyen de faire le plein d’énergie avant de commencer la dure journée qui s’annonce. En effet, une campagne gratuite de soins de santé en chirurgie va se dérouler durant cinq jours dans cette partie du pays. Autour de la table, face aux couverts dressés pour l’occasion, l’on discute, sirote une tasse de café entre deux éclats de rires. De la bonne humeur est distillée avant d’enfiler chacun sa blouse blanche. Juste après, direction le centre médical.
Dans le hall de ce centre médicalisé, des patients hommes et femmes confondus, la cinquantaine environ, pour la plupart, attendent. Ils semblent abattus, rongés par le virus de la maladie et animés par un seul désir : celui de retrouver la santé. Mais, ils devront encore patienter. Et pour cause, l’unique bloc opératoire de cette formation sanitaire est occupé par le personnel local. Une opération de césarienne est en cours. 46 minutes auront suffi à la dame de 47 ans, pour faire venir au monde une petite fille.

Dans la liste des patients du jour, 47 personnes enregistrées. « Nous les avons subdivisés en groupes de huit, afin de donner la possibilité à tout le monde d’en bénéficier », a laissé entendre Dr Christian, médecin en chef du Centre de santé de Batcham. Un nombre assez important, qui démontre la nécessité de ce type de campagne.
Afin de saisir cette opportunité, Jean Djiogue, commerçant, a dû effectuer le parcours du combattant pour bénéficier de cette campagne. « J’ai quitté la ville de Bafoussam tôt ce matin accompagné de ma fille et je suis vraiment impressionné, car aussitôt arrivés, nous avons été pris en charge par l’équipe médicale », a-t-il confié. Il ajoute : « je trouve néanmoins que la durée de la campagne n’est pas assez suffisante. Si ce genre d’initiative peut s’étendre sur une période plus large, ça nous ferait beaucoup de bien. »
Comme lui, Corine Bantio, agée de 19 ans est étudiante dans la ville de Douala. 270 km, soit six heures de route la sépare de sa famille. Remplie d’angoisse, elle sillonne les couloirs de l’hôpital, attendant désespérément son tour. Depuis près de trois ans, cette dernière souffre d’un Nodule sur le sein gauche. « J’ai vraiment espoir que tout se déroule bien », a-t-elle laissé entendre avant son admission au bloc opératoire. Le jour d’après, le 11 février, nous sommes repartis à sa rencontre, avec des séquelles certes, mais désormais débarrassée de ce mal qui lui a causé tant de peine.

La campagne chirurgicale organisée par la fondation Recover a été pour les initiateurs, une « mission accomplie ». Sur les 47 personnes enregistrées, 32 patients ont été sélectionnés et 41 opérations chirurgicales réalisées, car il y’avait des patients avec un besoin de plusieurs opérations.
La Fondation Recover est un organisme à but non lucratif créée et légalisée en 2021 au Cameroun œuvrant dans a coopération sanitaire. Par cette campagne de santé, elle a encore redonné espoir à ces populations vulnérables. C’était aussi l’occasion pour l’équipe dirigeante de renforcer les capacités des personnels des structures sanitaires avec lesquels elle collabore, dans l’optique d’offrir des soins de qualité aux personnes disposant de peu de ressources.
Le soutien de chacun, même modeste, peut faire une différence significative. Ensemble, nous pouvons offrir un avenir plus radieux à ceux qui en ont besoin.
Par Jean Julien Ebeleba Alima